de l'intifada, je ne retiens qu'une image une seule
c'etait un jour de fevrier. il faisait encore gris et le ciel etait encore mouille de ces pluies qui semblent parfois etre genereuse sur une terre aride, seche, severe, avide de ses corps, mesquine, avare, gloutonne de ces corps. qui n'en finit pas.
l'image m'etais parvenue par une agence d'actualite, routine quotidienne des mortitudes usuelles. il en roulait des vagues de rancune, de colere, de larmes et de silences effrayants. il en coulait des oceans de douleurs.
elle etait la. cette jeune soldate mal habillee en uniforme d'ete pendant ce jour de fevrier encore trop froid encore trop gris, encore trop mouille....car le ciel etait lourd.
elle etait la, avec d'autres de ses camarades qui elles aussi en rang, ne laissaient echapper que des bruits sourds, ceux des coeurs qui viennent juste de se dechirer
mais l'image l'avait choisi elle, son profil de jeune femme, sa beaute de jeune age. et ses yeux qui meme si ils etait en profil, laissaient entrevoir toute la douleur du monde.
un instant, elle souleva son bras, raide comme une branche qui va craquer. le porta a sa tempe et signa d'un salut de soldat pour dire au revoir a celle dont elle venait de se separer, en bas, dans la terre mouillee...trop mouillee, trop gourmande de ces etres par encore finis, a peine commence et que l'absurdite d'un conflit sans mots justes avait fauche le temps d'une explosion.
elle pleurait et elle saluait. elle saluait et puis elle sanglotait. desespoir vivant, encore respirant au rythme des vivants, le terrible chagrin d'une jeune soldate qui jamais, n'aurait due etre la.