המתת השור

n'est pas tant de ne pas être reconnue mais de ne pas pouvoir réaliser mon potentiel cognitif à ma juste valeur, ou en tout cas à ma satisfaction. 

La vie est une longue lutte pour arriver à satisfaire les aspirations existentielles qui nous habitent. Certains y ont plus facilement accès que d'autres et c'est cela qui me rend amère, je le reconnais. Mais qui plus est, j'ai la sensation que la bataille de la reconnaissance ici est mise en abîme en force exponentielle quant à ma peur de ne pouvoir explorer les espaces  habités intérieurs qui me caractérisent. En d'autres termes, m'élever au dessus de la survie quotidienne pour arriver à explorer la vie existentielle. 

Il m'a été donné de vouloir répondre au grand emerveillement qui consiste à vivre. Je suis perpétuellement contrariée dans cette quête.  C'est plus que le bonheur,...j'y ai renoncé......en tout cas dans ses formes pragmatiques. C'est exister dans et par la pensée quand elle peut, enfin, explorer par la pensée aussi mystique qu'intellectuelle. C'est là que se situe .ma quête. 

Jeune femme, je suis allée voir "Mozart" de Milos Forman. Ce film fut pour ma jeune vie une révélation; Milos Forman avait non seulement  génialement retracé le génie du compositeur mais il fallait aller au delà, dans la relation de Mozart à Salieri. 

Salieri, compositeur médiocre mais pas assez médiocre pour comprendre le génie de Mozart n'est il pas le reflet de notre condition humaine ? Ne sommes nous pas ces âmes médiocres mais pas suffisemment pour explorer la splendeur de la vie telle qu'elle nous a été donnée par Dieu? et pourtant je ne suis pas croyante. Mais toujours, je me rememorerai l'incarnation du geste qui consiste à tendre la main vers ce quelque chose que jamais nous ne pourrions atteindre mais   que néanmoins, dans une tragédie existentielle,il nous est donné d'être le spectateur.